C'est la semaine prochaine que Robert Lohr et Léonard Specht doivent entrer dans le capital du Racing. Reste encore à définir les modalités et la forme de ce qui s'apparente à une belle opération.
Sur le fond, Philippe Ginestet et Robert Lohr ont trouvé un accord. Comme nous l'écrivions dans notre édition d'hier, le président du Racing est parvenu à convaincre l'industriel alsacien d'entrer dans le capital du Racing.
Retenu par ses affaires à Moscou, Robert Lohr ne tient pas à s'épancher sur le sujet. Peut-être parce que tous les détails ne sont pas encore ficelés. « Il est encore prématuré d'en parler, explique le PDG de Lohr Industrie. De toute façon, c'est à Monsieur Ginestet d'annoncer les conditions d'accueil d'un nouveau partenaire minoritaire. »
Léonard Specht, le directeur des ressources humaines de la société internationale spécialisée dans les portes voitures et le tramway sur pneus, n'est guère plus bavard. « Il faut respecter les accords et les discussions entre MM. Lohr et Ginestet, dit celui qui représentera son patron au Racing.
L'ancien international tient toutefois à préciser que son rôle ne sera pas prépondérant dans le club de son coeur. « Vous savez, j'ai beaucoup de travail dans mon entreprise, ajoute-t-il. Il faut que les salariés et les gens sachent que c'est ma priorité. Philippe Ginestet, de son côté, gère bien les affaires du Racing. Qu'il cherche de nouveaux partenaires n'est pas un secret. Mais je laisse la primeur de l'annonce à Philippe et à M. Lohr. »
Cette primeur n'a pas été éventée, même si le président a levé hier une partie du voile. « C'est un grand honneur pour le club que d'accueillir un homme passionné et attaché aux valeurs de la région, explique Philippe Ginestet, actuellement en vacances à Buenos Aires. Selon notre accord verbal, M. Lohr entrera à hauteur de 20% dans le capital de la SASP Racing. »
Comme par un fait exprès, les actionnaires de la société anonyme sportive professionnelle (SASP) - dont fait partie Robert Lohr au titre des « petits » porteurs dits historiques - sont convoqués en assemblée générale ce vendredi. Pas prévu initialement, le point concernant le rôle accru de partenaires ne manquera pas d'être évoqué.
D'autant que les administrateurs (*) n'ont visiblement pas tous été mis dans la confidence. A l'image de Dominique Pignatelli, qui voit certes « d'un bon oeil » l'investissement du binôme Lohr-Specht, mais qui attend d'en connaître « les modalités et le cadre juridique. »
C'est que la nouvelle donne risque de causer une perte d'influence des actionnaires principaux, ceux qui détiennent les parts d'EuroRacing (**), la holding gérant à 98% la SASP. En cas de cession de 20% des parts, la valeur de leur actif serait diminuée...
Plutôt que d'acheter des quotes-parts d'Euroracing, Robert Lohr peut aussi opter pour une augmentation du capital. Ce qui aurait pour principal mérite « d'enrichir » le club, et non simplement d'apurer les dettes. A moins qu'une solution hybride ne soit privilégiée.
« Cette affaire est relativement "fraîche", et je pense que tout le monde va encore réfléchir d'ici à ce week-end, tempère Egon Gindorf, ex-président reconnu pour sa sagesse. Robert Lohr saura trouver la meilleure formule dans l'intérêt du club. »
En intégrant la SASP - qui représente le club - plutôt qu'EuroRacing - l'équipe de Ginestet -, l'homme se préserve une marge de manoeuvre et garde une main libre. Passionné, oui, mais pas né de la dernière pluie : le « capitaine d'industrie » ne s'engage jamais à l'aveugle.
(*) Les sept administrateurs de la SASP Racing sont Philippe Ginestet, Egon Gindorf, Dominique Pignatelli, Thierry Wendling, Éric Vogel, Jean-Luc Herzog et Nicolas Wiltberger (**) Philippe Ginestet (70%), Egon Gindorf (17%), Dominique Pignatelli (12%) et Thierry Wendling (1%) sont les actionnaires d'EuroRacing
Source: DNA